CAUCHEMAR !
Je suis agressée en tout moi
Hébétée, sans défense
Devant ce Dieu qui veut mon silence
Et méprise ma parole vivante
Il juge et foudroie
Du haut de son pouvoir
Ma tendre et naïve ignorance
D’enfant pure et franche
Ton courroux consume mon espérance
Ta tempête tue ma flamme naissance
De toutes parts, la vie est agressante
Je ne peux ni fuir, ni rester vivante
Mes intuitions, niées par tes paroles blessantes
S’autodétruisent à mesure qu’elles se présentent
« Dieu ne parle pas aux petites filles » disais-tu
Du haut de ta mâle certitude
Ma mémoire, Curé de Misère, me redonne ton visage infâme
Et c’est du tréfonds de mon âme
Que je témoigne et me libère
De cette menace infernale qui a consumé mon innocence
J’ai fait ton portrait et repris mon visage, cauchemar de mon enfance
Femme je suis, bénie par le simple fait d’être en vie
Que ton Dieu me pardonne de ne pas pouvoir l’aimer
Il a trop souvent ton visage et garde le mien occulté
Le chemin de l’amour est à réinventer
Hommes et femmes conciliés.
Dieu parle à tous, n’en déplaise
À ceux qui ne peuvent pas l’entendre
Et prétendent du haut de leur chaire
Connaître la place de celles qu’ils font taire.
Lise Fortin
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