Ma démarche créatrice !
La créativité origine parfois du désir d’écrire de meilleurs chapitres que ceux que l’on a connus.
J’ai baigné très tôt dans l’activité artistique. J’ai appris le piano, exercé le métier de céramiste potière puis le métier d’artiste peintre. Si j’ai toujours travaillé dans le domaine artistique, j’étais très mal à l’aise avec l’identité d’artiste.
L’histoire des artistes me décourageait ; ils étaient tellement dysfonctionnels, humainement parlant. Picasso était destructeur envers ses proches et nuisait à la carrière des autres artistes, Marc-Aurèle Fortin a fini sa vie dans la misère morale et matérielle. Nombreux sont les artistes signataires du Refus Global au Québec, qui ont négligé ou abandonné leurs enfants. Ces exemples ne m’inspiraient pas.
Malgré le bonheur de créer artistiquement, mon coeur d’enfant était troublé. J’avais des idées suicidaires; je me croyais folle d’être aussi malheureuse alors que j’avais les meilleurs parents du monde. (C’est ce qu’on me disait). Mon père avait beaucoup de talents ; il était intelligent, débrouillard, habile de ses mains. Il jouait du violon, gagnait des concours de photographie, avait dirigé une chorale. Il donnait des cours de peinture. Il était passionné d’astronomie, on avait un beau jardin fleuri.
On s’émerveillait des talents de mon père, ARTISTE !
À 21 ans, je suis devenue céramiste potière. J’avais enfin trouvé ma voie….je m’épanouissais comme une fleur au soleil.
A 27 ans, je suis devenue allergique à la poussière, mon enfant est née atteinte de fibrose kystique. Pendant un an j’ai arrêté mes activités artistiques pour soigner ma fille. Ne disposant plus de mes huit heures de création quotidienne pour me vitaliser, je retrouvais mes malaises d’autrefois. Les complexes, la honte viscérale, la peur des gens… Je constatais que ma vie relationnelle n’allait pas aussi bien que je l’aurais souhaitée. »Développez l’artiste en vous » disait-on. Je l’étais, ARTISTE ! et pourtant…
Me vint la certitude que je ne pourrais pas montrer le chemin du bonheur à mon enfant, car je ne le connaissais pas moi-même. Je consulte pour comprendre mes malaises. J’apprends à faire de l’introspection, à vivre avec les mots, à créditer mes intuitions. Je développe une meilleure relation avec moi-même. Ma confiance augmente.
Ma plus grande surprise a été, au fil de cet entraînement à l’introspection, de me mettre à peindre autrement. Moins ce que j’observais et plus ce que je ressentais. Je peignais mes états d’âme, je me mettais à avoir de l’imagination. Quel beau cadeau imprévu !
Il m’a fallu quelques années de cheminement pour me rappeler (je les avais occultés) les abus dont j’avais été victime, enfant. Au-delà de l’image de Picasso, Gaughin et les autres, c’était mon père que je désirais fuir. Je comprenais enfin d’où venaient mes malaises face à l’identité d’artiste ; on crée de beaux objets d’une part, on détruit la vie humaine d’autre part. C’était cette réalité qu’éveillait en moi le mot… ARTISTE !
Grâce à mes formations (PRH – Psychopédagogie de la croissance des personnes, des couples et des groupes), j’étais devenue assez forte pour assumer mon histoire, capable d’avoir des relations saines et capable surtout, de m’exprimer avec des mots. L’art visuel m’avait permis de survivre mais aussi de me taire. J’ai assumé plus confortablement mon potentiel d’artiste lorsque j’ai décidé de ne plus taire ce qui était enfoui en moi.
Je peignais encore pour exprimer la beauté du monde, mais je n’en faisais plus une occasion de nier ce qui était moins beau dans la vie. J’ai peint tout ce qui montait, que mes émotions soient agréables ou désagréables, que le tableau soit ‘décoratif’ ou ‘effrayant’ de par son contenu. J’ai peint toute ma vie intérieure, sans tabous, sans censure. J’ai peint mes cauchemars qui se sont avérés être mes souvenirs d’enfant traumatisée. Cela a beaucoup contribué à mon bien-être.
Mes formations artistiques associées à mes capacitées d’introspection ont été pour moi une formidable combinaison pour me déployer.
Consciente de l’impact négatif de mes blessures d’enfance sur ma créativité et de l’impact positif de ma guérison sur celle-ci:
- J’ai initié des formations qui favorisent la conscience de soi, la créativité et une meilleure relation de soi à soi. Que j’appelle ART ET CROISSANCE.
- J’ai observé et pratiqué le processus créatif dans son axe psychologique.
- J’ai publié en 2010 – RISQUER SA VIE À LA VIVRE – Aux Éditions ADA »L’impact des blessures d’enfance et du manque de savoir faire sur la créativité des adulges. »
- NB: Pour vous procurer mon livre, contactez-moi 450-963-3431 ou par lise-fortin@videotron.ca
Nous ne pouvons pas transformer notre histoire d’enfant blessé. Elle a eu lieu et n’est pas rattrapable. Mais nous avons une vie d’adulte à vivre et celle-là nous pouvons la réussir en mettant tout en œuvre pour développer notre potentiel. Tout notre potentiel ! Incluant les relations affectives aussi bien que le bonheur artistique, les relations envers soi autant qu’envers les autres, le soin de notre corps aussi bien que de nos finances. J’ai su m’entourer de personnes bienveillantes, j’ai continué à me former pour mieux prendre soin de moi. De la CNV (Communication Non Violence) au TRAVAIL de Byron Katie.
Je sais aujourd’hui que si tant d’artistes ont été dysfonctionnels, ce n’est pas parce qu’ils étaient des artistes mais parce qu’ils ne se sont pas donné comme objectif de développer leur maturité d’être humain en plus de leur art. On atteint rarement un objectif qu’on n’a pas souhaité.
La véritable créativité favorise notre vie et celle des autres. De là ma citation préférée:
« CRÉER c’est rendre le monde meilleur et se faire une meilleure place dans ce monde. »
Lise Fortin
Artiste peintre humaniste ET formatrice en psychopédagogie de la créativité.